J21 : Vol qualifié !
Dimanche 30 Août
Comme tous les Dimanches, c’est quartier libre ! Direction Green Hotel pour un pancake au miel et au citron. Il y a des feuilles dessinées dans la mousse de mon cappuccino.
Nous discutons quelque temps avec un israélien à qui nous avons piqué la place sur le sofa de la terrasse. Il raconte qu’il vient en Inde pour échapper à la pression et aux horaires. Créer des tatouages et jouer de la guitare ont l’air d’être les composants essentiels de sa vie.
En bas, un "pied d'éléphant" et les rapaces qui planent au dessus de la terrasse
Sur le retour vers l’hôtel, nous assistons à un vol qualifié dans Bagsu road. Mais que fais la police ?? Une vache vient pourtant de chouraver un oignon sur un étal juste sous nos yeux. Le vendeur la poursuit (c’est-à-dire en marchant moyennement vite) quelques mètres en vociférant puis abandonne. La coupable ne semble pas ébranlée outre mesure par son odieux crime. Et oui : McLeod Ganj est un repère de brigands, les légumes ne sont en sécurité nulle part.
Pour info, hier nous avons croisé une vache enceinte et, dans son ventre, nous pouvions voir bouger le petit veau. So cute !! Et oui après 3 semaines ici, ta capacité d’émerveillement se résume à la dernière farce d’une vache où au passage d’un chaton sous un réservoir d’eau. La vie d’écoule tranquille ici : les mêmes stands se montent le long des rues chaque matin, les mêmes chiens dorment sur les marches devant les restaurants et les poissons tournent en rond dans l’aquarium de Kunga. Le matin est ensoleillé puis la brume monte vers 11h00. Il pleut parfois en fin d’après-midi et les orages tonnent la nuit, faisant du ciel un gigantesque stroboscope.
Nous passons chercher Ellen et descendons à L’illilerati café. J’ai l’impression qu’il y a plus d’ordures dans les rues que d’habitude, en particulier dans la zone que nous appelons communément « le coin qui pue » (photos à l’appui).
Le "coin qui pue", le r2gime alimentaire des vaches et le talus dans la descente vers Illiterati café
Au lieu de descendre par Joghui Bara Road (celle de Tibet World), nous prenons par Temple Road pour changer et aussi parce que Dou est à la recherche d’un sifflet. Neel a dit que c’était bien utile le soir lorsque l’on ne se sent pas en sécurité. En effet, les personnes malhonnêtes prennent peur lorsque l’on souffle dans le sifflet car cela signifie pour eux l’arrivé de la police. Bon truc à savoir !
Dans la bibliothèque d’illitérati, je déniche le tom 4 d’Eragon en anglais. Nous partageons un plat d’hummus en observant la construction d’un bâtiment juste en face. Pour une fois, les ouvriers ont l’air de travailler correctement et les murs paraissent solides. Sur le toit, des moines ont « planté » leur tente. « Plantés » signifie tendus entre plusieurs barres de métal. Vous savez, celles qui forment la structure d’un mur avant ‘en couler le ciment. Ici, il n’y a apparemment pas d’outil pour couper les barres qui dépassent une fois le mur ou le plafond terminé. Du coup, elles restent. Ici, les toits sont plats et souvent utilisés pour étendre le linge, installer les récupérateurs d’eau (et ici pour loger des réfugiés). Quand tu vois la construction des bâtiments ici, t’as pas trop confiance. Ils commencent le travail par la fin d’après moi. Normalement, tu bâtis d’abord de solides fondations puis de bons murs. L’immeuble à côté de notre hôtel : ils ont passé une semaine à faire un beau plaquage en bois sur la façade mais le bâtiment est une carcasse de béton vide. Faut pas chercher à comprendre. Les marches d’escaliers ne sont pas toutes de la même taille et y’a des trous dans les murs, mais bon …
A Illitérati, je tente leur « bolognese » qu’ils font avec du mouton (et oui la vache est sacrée ici, elle est libre de manger dans les poubelles ou les étals d’oignons ;). Nous rencontrons les « warriors » qui viennent d’être diplomés de leur formation de professeur de yoga.
Pour l’après-midi, nous décidons de ne pas glander et de gravir la route de Dharamkot. La montée est un peu raide et surtout le seul et l’unique panneau te fait croire qu’il ne reste que 100m alors que c’est plutôt 1000. Nous baisons les yeux et traçons la route face à une dizaine de singes squattant les abords d’une poubelle. Nous parvenons à un carrefour miteux muni de 2 maisons bringuebalantes et d’un salon de thé chelou. C’est ça Dharamkot ? Dépitées, nous sirotons un jus de fruit (en brique c’est plus sûr) dans une aire de jeux abandonnée du style de celles que tu vois dans les films d’horreurs (tu sais bien : la petite balançoire qui grince dans la brume avant l’arrivée du fantôme). Finalement, en suivants quelques piétons, nous découvrons, caché un peu plus loin dans la forêt, le vrai Dharamkot avec le restaurant « Trek and Dine » indiqué par Ellen comme faisant les meilleurs jus de fruits. Ce village est d’après Dou le repère de tous les israéliens qui viennent pour fumer tranquilles. D’ailleurs, les façades des commerces portent des écritures hébraïques.
Un monastère sur Dharamkot Road et l'aire de jeux déserte
La descente est plus facile et rapide que la montée. Nous rebaissons les yeux devant les singes. Nous luttons avons lutté toute l’après-midi pour ne prendre aucun taxi (alias « touk-touk ») et parvenons fièrement à pied à notre hôtel. WARRIOR ! Il est temps de prendre une douche et de légumer devant « La fée Clochette ». C’est tellement apaisant pour l’esprit d’aller peindre des coccinelles et fabriquer des théières à l’aide de glands.
L'année prochaine, ce sont les élections présidentielles du gouvernement tibétain. En haut à gauche sur l'affiche, c'est le père de la famille d'accueil de Dou ^^
Ce soir, rendez-vous avec Ellen à Tibet Kitchen. Le temps qu’elle arrive, nous faisons une petite partie de jeu des 7 familles en japonais. Dou retrouve son « Paneer Tikka » (comprenez du fromage aux épices sur une brochette) et le Naan au fromage. Moi-même je me prends un poulet Tikka parce que je n’ai pas très envie de choisir un poulet qui flotte dans un bol de sauce trop riche. Je me couche à 9h comme une poule : ça y est je suis calée sur l’heure tibétaine. C’est bête : je pars dans 2 jours.
BWAAAH !!